vendredi, septembre 30, 2005

l'or, le papier, l'électronique et l'endettement

Il fut un temps où la valeur de la monnaie était lié à son poid en or, en argent et parfois d'autres métaux moins précieux.
En ce temps là, le rythme d'extraction de l'or et de l'argent déterminait fortement le niveau des prix. Au 16ème et 17ème siècle, les espagnols et portugais ayant découverts l'amérique et entamé sont pillage en règle, revinrent chargés d'or. En Europe les prix montèrent.
Globalement cependant le rythme d'extraction étant globalement stable, la masse monétaire variait peu et lentement. Lorsque l'afflux d'or des amériques cesse, alors que l'activité économique s'accroit, une lente déflation des prix s'ensuit.

Les rois et les nobles notamment prennent l'habitude d'émettre de contracter des dettes et les fournisseurs se payent parfois entre eux avec de telles dettes. Mais cette activité reste extrèmement marginale. Seuls les personnes en qui on a confiance ou qui ont des moyens d'extorquer l'argent par la menace peuvent ainsi créer des créances.
L'église catholique interdit le prêt à intérêt. Seuls quelques minorités développent ces activités (les juifs, les templiers, certaines villes libres)
A cette époque, une dette est alors un droit à obtenir une matière première désirable et désirée par beaucoup (or ou argent). On peut parler de monnaie matière première.


A partir du 17ème siècle surtout, la banque apparait. Les premières banques sont essentiellement dse banques d'affaire. Néanmoins elles commencent à créer de la monnaie : les lettres de change.
Les banques prètent de l'argent (des pièces d'or ou d'argent) à quelqu'un, cette personne dépose une partie de l'argent prèté dans le coffre de la banque, dépense le reste auprès d'une personne qui dépose également une partie de l'argent reçu dans la banque, et dépense le reste auprès d'une personne qui dépose également une partie de l'argent reçu dans la banque ... De sorte que la banque si elle prête 100 pièces d'or par exemple, peut fort bien en récupérer 50 dans ses coffres. De sorte qu'elle peut prêter à nouveau ces 50 et les 25 qu'ils permettent de récupérer ...
La banque prête 175 pièces d'or par exemple, alors qu'elle ne dispose inialement que de 100 pièces d'or dans son coffre. Mais ce n'est pas grave, parce que chacun est satisfait de confier à la banque son or et qu'il est très rare que tout le monde souhaite récupérer simultanément son argent. En fait collectiment 75 créances, droit à obtenir des pièces d'or auprès de la banque ont été créées.

A cette époque, une dette est encore un droit à obtenir une matière première désirable et désirée par beaucoup (or ou argent). On peut parler de monnaie matière première.
A cette époque les dettes représentent encore une part minime de la masse monétaire. Pour cent pièces d'or ou d'argent qui circulent, il y a par exemple 10 créances en circulation qui donnent droit au porteur de réclamer au terme de la créance des pièces d'or. On parle ici de monnaie privée basée sur la dette.


Avec le 18ème siècle naissent les premières monnaies papier. Elles sont émises par la banque centrale liée à un état nation, donc à un gouvernment et une armée.
Ces banques centrales ont progressivement émergé en parallèle avec la montée en force des états nations. Elles permettent notamment d'encadrer les activités bancaires et d'éviter les faillites nombreuses et parfois frauduleuses (lorsqu'une banque prête bien au delà de son stock de monnaie centrale).

Jusque dans les années 30, ces monnaies papiers sont la plupart du temps indexées sur l'or. Les banques centrales nationales conservent un immense stock d'or, les stocks d'or des banques privées deviennent marginaux. Les particuliers peuvent venir échanger des billets contre de l'or à un taux donné. Dans les faits, pour diverses raisons, ils le font peu.
La banque centrale peut donc émettre des billets papiers, bien au delà du ratio officiel à son stock d'or. Jusqu'à la fin des années 50 les billets papiers représentent plus de 25 % de la masse monétaire totale dans les pays occidentaux. La banque centrale dispose ainsi d'un levier pour influencer directement la taille de la masse monétaire.

Durant cette période les banques commerciales continuent d'accroitre leur activité. Elles continuent à acroitre l'encours de leurs prêts. Cette activité de prêt, crée de la monnaie selon les mécanismes exposées ci-dessus. La nature de la dette à cependant changé.

La dette devient un droit à obtenir un billet papier émis par la banque centrale, qui est lui même un droit à obtenir de l'or à un taux donné. Il y a donc deux niveaux (Entre 1945 et 1971 il y en a trois en Europe, la dette est un droit à des billets échangeables à un taux donné contre le dollar échangeable à un taux donné contre de l'or).
L'or et l'argent continue d'être des monnaies matières premières.
Le billet de banque est un droit à obtenir de l'or, il est aussi un droit à obtenir des marchandises garanti par le pouvoir étatique, il a en effet court légal dans un état nation. Ils'agit d'une monnaie publique, basée sur le pouvoir légal et militaire.
La créance bancaire (relevé de compte, le chèque) est un droit à obtenir un billet de banque.

La part de l'or et de l'argent dans la masse monétaire devient négligeable. De fait l'or et l'argent cessent d'être utilisés pour les transactions marchandes. La part des billets émis par des banques centrales croit au 19ème siècle avant de commencer son déclin dans le 20ème siècle.
La part de la monnaie liée.

Le développement accéléré des banques commerciales dans les années 1950-1960, l'utilisation croissante des chèques puis des cartes bancaires de débit et/ou de crédit marquent une autre rupture.
Les billets cessent d'être convertibles en or (1971). L'or et l'argent cessent tout rôle dans les transactions marchandes. Les billets deviennent une part infime de la masse monétaire totale (1% en occident).
La part de la masse monétaire directement émise par les banques centrales est également en réduction constante.

Plus de 95 % de la masse monétaire repose sur l'endettement privé.

Cette évolution a une grande importance sur le pilotage de l'indice des prix par les banques centrales. Jusqu'au milieu des années 50, les banques centrales pouvaient intervenir directement sur la masse monétaire en émettant de nouveaux billets utilisés dans les transactions par les particuliers.
Avec le déclin de la demande de billets par les particuliers et l'essort de la monnaie électronique, la banque centrale n'émet sa monnaie centrale qu'en direction des banques ou éventuellement de la puissance publique (monétisation des déficits).
L'essentiel du controle de la masse monétaire par la banque centrale passe donc par le taux d'intérêt et le niveau d'incitation au développement de l'encours de crédit au sein de l'état nation.

Si d'aventure un choc exogène (un forte variation de la confiance) affecte l'activité de création de crédit du pays, la banque centrale peut ne pas pouvoir compenser ce choc par les variations du taux d'intérêt.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

NAZE