vendredi, novembre 09, 2007

vers des bourses administrées ?

C est tellement le bordel aux states qu'il est temps de considérer la cause entendue. L'ère néolibérale est morte. Voici le temps venu des néofascismes (bush, sarko) et populismes (chavez) ou les deux (ahmadinedjad) ... Bref l'heure n est clairement plus aux marchés, mais à leur manipulation. Suivez moon regard vers Pékin.
Donc bref : que fait-on après ?

C'est vrai quoi le système financier se pete la gueule, la finance au chomage OK, et après ?

Et bien par exemple dans ma douche je me disais et pourquoi pas des bourses administrées.
Qu'est-ce à dire ?
Et bien c'est une idée issue de "la sagesse des foules" un livre que je n'ai pas lu mais sur lequel un certain Pisani avait posté un billet dans son blog sur le journal le monde.

Alors la sagesse des foules c'est simple, vous prenez une vache, vous dites : à vue d'oeil, combien pèse t elle ?
Et bien 6000 visiteurs l'évaluent en moyenne plus précisément que chacun des 3 experts.
Le tout est parfaitement inutile quand il s'agit de peser des vaches. Bien d'accord.

En gros l'idée c'est donc que la moyenne de nombreux jugements est plus précise que un ou quelques jugements très entrainés.
A cela il y a des conditions : ne pas connaitre les jugements des autres, ne pas avoir un intérêt à évaluer haut ou bas. Bref il faut que chacun fasse un vrai effort de jugement.

Quel rapport avec la bourse. Et bien tout le monde sait que les "marchés" financiers sont irrationnels, ils fixent des prix n'importe comment, toujours avec des écarts considérables avec les fondamentaux. Cette irrationalité se traduit en booms suivis de crises régulières et qui actuellement vont s'aggravant. Bref il n'y a pas moins efficace qu'un "marché" financier.

Il est facile de deviner pourquoi : sur un "marché" financier, les acheteurs et vendeurs sont cesse dans l'imitation et la recherche de l'augmentation du prix des actions qu'ils possèdent. Naturellement ils finissent toujours par sombrer dans des crises d'euphorie suivies naturellement de dépression. Les "marchés" financiers sont cyclothimiques.

Vous aurez noté que j'ai du mettre marché entre guillements pour parler des "marchés" financiers. C'est que les bourses ne sont pas des vrais marchés.

Sur un vrai marché, tous les transactants interviennent comme futurs consomateurs. Par exemple un futur consommateur qui a beaucoup de fromages cherche à les échanger contre un futur consommateur qui a beaucoup de chaussures et un autre qui a beaucoup de légumes. Chaque consomateur effectue autour de son achat un jugement sur le rapport qualité prix, énonce un jugement sur le prix juste. Du coup collectivement des prix justes sont progressivement formés, bien meilleurs que si un expert avait du les fixer tous. Cela marche parce que les évaluateurs ne sont pas influencés par l évaluation des autres, ils s'intéresse à leur utilité propre. Ils ne viennent pas en masse acheter pour revendre. Ils vienennt d'abord acheter pour eux et c'est donc leur évaluation qui compte. Peu importe si tout le monde aime les bananes; si je n'en veux pas je n'en achete pas.

Sur un "marché" financier bien entendu c'est tres différent. Une action cela n'a aucune utilité; au sens économique du terme. Une action cela rapporte de l'argent; avec l'argent on peut achet des choses utiles au sens économique du terme, c est a dire qui donnent du plaisir ou otent de la douleur. Donc la seule raison de posséder une action (sauf placement équitable), c est d obtenir de l'argent. Or actuellement le prix d'une action dépend du désir des autres de l'acheter ou de la vendre. Donc la seule chose qui compte sur un "marché" financier, c 'est l'évaluation des autres. Et alors ? Et alors ? Et bien personne ne fait d'effort pour savoir ce que devrait être le vrai prix de l'action compte tenu de ses revenus anticipés. Tout le monde fait un effort pour savoir ce que sera l'évaluation des autres. Qui plus est tout le monde fait un effort pour que les autres apprécient à la hausse les actions qu'il possède. En un mot comme en milles, les biens échangés n'ayant aucune utilité intrinsèque, leur valeur réside presque entièrement dans le jugement collectif porté sur eux et du coup c'est le bordel.

Oui d'accord.... Et on fait quoi alors ? C'est vrai quoi, c'est long comme introduction pour rappeler ce qu'on sait déjà.

Et bien on fait ça :
1 on enlève le caractère cessible des actions et obligations. On crée a la place des sortes d emprunts, donnant ou non droit de vote au conseil d'administration et donnant ou non acces au profit résiduel, peu importe. Ce qui importe c'est que tous ces emprunts ont un terme. Conséquence on ne pourrait plus revendre ses "actions" a quelqu un d autre. On pourrait en acheter qui durent 3 mois, un an, 10 ans. A terme, en fonction des pertes ou profits cumulés, la société nous les racheterait à un prix diffférent (selon une règle fixée a l achat). Entre les deux, pas de cession légale possible. Du coup pas d 'influence des jugements des autres ... En gros la solution proposée élimine le problème (la cession d'actions ou d'obligations entre agents qui surveillent tous l'opinion commune au lieu de se faire la leur propre).

2 (et on arrive au titre du billet) Les prix de cession des actions sont déterminées par des jugements portés par tout individu. Si a ce prix l'offre et la demande ne sont pas égales, il y a création d une file d'attente.
Les prix sont alors administrés au sens ou ils sont le résultats de jugements individuels et non d'une recherche de l'égalisation de l offre et de la demande. En clair, les agences de notation que l'on critique tellement actuellement prennent le pouvoir ainsi que ceux qui n'ont pas d'argent placé en bourse.

On peut cumuler 1 et 2

vendredi, septembre 07, 2007

Flexibilité AH !!!

Kess qu'on nous a saoulé avec la flexibilité.
Les pays flexibles ou mieux flexisécuribles ... réussissent mieux contre le chomage ...

AH !!! TOut ce qu on peut voir dans les statistiques c'est que les pays ou l'endettement total progresse le plus vite (EUA, GB, Pays Bas, Irlande, Espagne) sont les pays ou le taux d'emploi est fort et le chomage est faible...

Et la démonstration est en route. ON va bien rigoler dans les temps qui viennent. N en vouliez de la flexibilité, voulez voir ce que ca donne quand la machine à crédit s'arrête... 4000 pertes d'emplois aux states se mois ci... COmbien de mois avant que ca se chiffre en centaines de milles ?
Combien de mois avant le 30% de chomeurs aux States ?

Moi je dis c'est Marx qui rigole en ce moment. TOut se réalise comme il le dit : armée de réserve, baisse tendancielle de la productivité du capital ... Bref laissé a lui meme le capitalisme est ce systeme ou le banquier fournit au révolutionnaire la corde pour le pendre. Et puis on fera un petit effort spécial pour les patrons d'entreprise surendettées qui vont se retrouver en faillite...

lundi, septembre 03, 2007

Partage des biens et productivité du capital -

AMusant le Vélib, un truc de pub, un truc écolo. Rien d'important. Ou bien ?
Avez vous vu au passage :
Partage de voitures et non de vélos
Dormir chez des gens et accueillir des visiteurs
Echanger des maisons
Sans compter la vente de livres en occasion et de produits en général
Ou encore le calcul partagé par la mise au service d'un projet collectif de la puissance de calcul de son ordinateur personnel lorsqu'il n'est pas utilisé



Quel est le point commun ?
Après tout il y a des cas de location de biens qui appartiennent à une commune ou bien à une entreprise, des cas d'échange provisoire de biens appartenant ou loué par des personnes, des cas de vente successive (possible) de biens physiques.


Le point commun, c'est augmenter la productivité des biens de capitaux et utilité des biens de consommation durable, réduire le temps durant lesquels ils restent sans utilisation. C'est une symétrie de l'organisation scientifique du travail, il ne s'agit plus de produire avec moins de travial des biens utiles, mais de rendre plus utile par une meilleure circulation les biens de capitaux et de consommation.

Parce qu'au fond, avoir chacun une tondeuse, une tronconneuse, une visseuse, une décolleuse de papier peint, c'est un peu bête, ça revient cher. C'est pour ça que se développe des offres de location de biens.

Mais dans la location il y a encore des formalités, s'inscrire à chaque fois, éviter le vol, ramener la ou on l'a pris ce qu'on a loué ...
Les nouvelles formules facilite cela. Le vélib, on ne le loue pas à quelqu'un, on le prend, on le repose, Pas de formalités. Cout marginal de l'emprunt, nul.
L'équivalent pour la location de décolleuse viendra peut être, mais c'est difficile cela prend un produit générique : divan, maison, voiture, vélo ... A ce jour c'est l'idée.
Est-ce qu'un jour il y aura des maisons d'outillage dans tous les quartiers ?

Bref, je m'égare et du coup l'essentiel de ce que je voulais dire est perdu et repoussé à ce que je m'aprête à dire :

Pourquoi ça marche ?
Parce que c'est moins cher. POurquoi c'est moins cher ? Parce que le taux d'utilisation des biens est plus grand.... QU'est ce que ça signifie ?

Traditionnellement la position des capitalistes est la suivante :
1 On entretient bien ce qui nous appartient, dès que cela appartient à la collectivité, le sens moral étant ce qu'il est, en tendance, tout s'abime. C'est pourquoi il est important que chaque chose en ce bas monde appartienne à quelqu'un, afin que chaque chose en ce bas monde soit bien entretenue. SI par exemple l'air et l'eau n'appartiennent à personne, c'est normal que l'air et l'eau soient polluées.
2 On personnalise ce qui nous appartient, ce qui est à la collectivité ou partagé est standard. Les trains sont froids, les voitures sont personnalisées, on y colle des gris gris, on les décore. Les hotels, surtout en chaine sont horriblement déshumanisés, les maisons sont belles ... etc.
3 si il n'y a aucune raison de s'attacher aux autres être humains, en revanche chacun s'attache logiquement aux biens qu'il possède, par exemple être propriétaire de sa maison c'est quand même autre chose qu'en être locataire. Vouloir être propriétaire ce n'est pas un calcul économique de rentabilité rationnel, c'est vouloir avoir ce sentiment de bonheur que donne le fait d'être chez soi, propriétaire, capable justement d'aménager, sans demander d'autorisation et puis attaché et prêt à investir à long terme le lieu. Bref on s'attache à ce qu'on personnalise.

Et puis quoi ?
QUe se passe t il ?
Voici que les évolutions en cours montrent que :
1 La centralisation permet une meilleure maintenance par la standardisation des biens, la technicité de ceux qui maintiennent et le suivi régulier
2 l utilisation partagée augmente le taux d utilisation et donc réduit les besoins en biens, augmente leur rentabilité
3 la convivialité entre les personnes permises par le partage l'emporte sur la standardisation des biens (lorsqu Il y a standardisation comme dans le cas des vélos et voitures)

Le temps le temps le temps et rien d'autre

Eh oui, cette crise prend décidément son temps. Les pertes du mois d'aout sur les marchés d'action sont presque récupérées. Le mois d'aout statistiquement n'est pas un mois à perte, tandis que septembre si ... Bon.
L'équipe de recherche de The Economist publie une analyse sombre pour un journal mainstream.
Mais ils ne vont pas assez loin encore.
Personne ne semble capable d'annoncer que les moyennes fondamentales de long terme sont des moyennes fondamentales et que tout écart à une moyenne de long terme se paye par un retour à la moyenne puis un écart négatif.
Combien de temps d'ici à ce que le taux d'épargne des ménages américains repasse de 0% à 10 % ?
Combien de temps pour que la consommation des memes ménages baisse de 10% de 70 à 60 ?
Combien de temps pour que l immobilier chute de 50% en réel ... Et plus pour etre en dessous de la moyenne.
Combien de temps pour que les bourses chutent de de 30% histoire de retrouver un PER normal autour de 15 (et pas de 20 comme actuellement) ? Et quid si le PER descend comme c'est arrivé à 7 ?
Combien de temps pour que le taux d'ouverture des économies baisse a nouveau afin que la progression du niveau d'ouverture se fasse à un rythme plus raisonnable ?

etc.

Penser que la croissance peut continuer à ce rythme tandis que la dette croitrait moins vite que la croissance ... Voila le mythe. Le seul et l'unique.

En attendant. Cela prend du temps.

vendredi, août 31, 2007

Turning lemons into acid rain

Yeah I know, could have written it in french. But heck, did not akerlof wrote in english "The market for Lemons" see also here and here.

So heck, let's go for a bit of free thinking and a call to the virtual community.
We ve all heard now about the problem of information aymetry between traders and the effect of such an asymetry on trades (it basically bars them, WIlliamson would add it suggests other mechanisms for the allocation of goods).
We all know what kind of mechanisms can be institutionally designed to help reduce the asymetry and its effects : like officialy approved measuring tools, noting agencies and the like.

What we are just really discovering now, in pain, tears, possibly blod and hopefully sweat ... is how lemons have been turned in the finance industry into acid rain.

Read here and you get some hints on how technically it has been done, other posts on the blog are just as great.
ANd here we begin to face an exciting era and concept.
Heck what could then it be : ACID RAIN for markets ?

We ve read
"The Market for Lemons: Quality Uncertainty and the Market Mechanism"

How about a paper that would be called :
acid showers on traders : nip tuck and the financial industry.

Or anything related.

The idea behind is in order to develop the trade and production of lemons, the poorest way is to create pools of pools of lemon slices and trade those pools, indeed cutting lemons into slices generates a pervasive acid that builds up into the sky of the market, until it rains on traders barring future production and destroying all investment.

THe economic problem is no more asymetry of information between individual parties, but the rising risk for the collective body of huge disasters.

What we need is a way of measuring risk at the collective level and witness how the reduction of uncertainty at the individual level can be at the expense of the rise of the risk at the collective level.

I'll spend more time on this idea that just occured to me. ANy comments welcome.









mercredi, août 29, 2007

Hannah Arendt

Je lis la vie de l'esprit ces temps ci. Amusant le conflit entre penser et vouloir. La pensée s'occupe des choses qui sont, nécessairement dans le passé. Et le vouloir désir ce qui ne peux ex-sister que dans l'à venir, ce qui pourrait venir, si nous le tirons du néant dans pour le faire ex-sister, sortir, dans l'être là.

Amusant le vocabulaire n'est ce pas.

Pendant ce temps, les bourses s'effondrent bien gentiment. On nous dit (le Monde) que ce ne sera pas 1929, parce que ... Parce que. Et peu importe que le niveau d'endettement et de mondialisation soit plus élevé qu'en 1929. J'ai envie de partir chercher un endroit écarté ou d'être un homme d'honneur on est en liberté.
Je me demande si ce sera pas trop cher pour moi, rapport à la bulle immobilière mondiale.

Sinon... Bah c'est tout. Je vais essayer de vouloir un peu plus, sans trop penser le conflit etre penser et vouloir. Amusant je ne sais plus qui disait cela, Heidegger je crois, (dans Harendt que je lis en ce moment, suivez) il est possible que la curiosité pour ce qui est, désir de vérité et connaissance, soit avant tout une ruse du vouloir à la recherche de savoir faire, un vouloir qui reporte l'action, qui glane le comment plutôt que de plonger à l'eau.
Je ne parle de personne en particulier.

Sinon j'aime bien aussi l'idée des produits repoussant les repoussants mendiants. C est vrai quoi, les gens ont le droit à la propreté de leur quartier et il faut noter que les produits qui puent pour éloigner les pauvres, c'est mieux que le karcher pour nettoyer la crasse. COmme quoi, comme d'habitude, si la misère est mère de la violence, en tout cas, mieux vaut être un SDF repoussé par les mauvaises odeurs de produits destinés à vous empêcher de faire de la rue publique votre maison ou vous exposez votre vie privée, que d etre un sans papier délinquant tenant les murs de sa cité et qu'on s'apprête à renvoyer à la mer à coup de Karcher avec passage obligatoire par les égouts et station d'épuration.


mmmmmhhhh On vous a dit qu entre 1930 et 1940 la France avait rappatrié 700 000 étrangers ?
Des ritals.

A votre avis notre tout petit père du peuple, de combien il explose le record ?
Moi je dis qu'il doit au moins viser le million.
Le million
Le million

mardi, août 21, 2007

Ou va Le Monde ?

A lire plusieurs articles récents, on comprend mieux pourquoi il fallait voter non au référendum européen et dans quel délire absolu sont les journalistes de la presse officielle, celle qui ne fait pas de vague, mais surfe sur celle qui va s’amenuisant de la pensée unique libérale.

A lire dans Le Monde donc, vite vite avant que les articles ne soient archivés et payants : . Il n’y a rien à faire contre les fonds spéculatifs, un interview de Noèl Amenc, chacun jugera de l’intelligence du Professeur … Cela fait 20 ans que toutes les merdes qui successivement s’enchainent sont liées à la liberté accordée aux mouvements de capitaux, c’est-à-dire au pouvoir accordé aux riches de fuir vers les pays sans taxes, sans législation sociale et au final à vider de sens la notion de démocratie bout par bout au niveau mondial. Voici qu’est démontré point par point l’amoralisme et la faillite total du système financier international actuel et il se trouve encore des personnes pour défendre ses “fondements” en hurlant contre les fantasmes jacobins dont seraient coutumiers nos dirigeants nationaux…
Il faut lire plutôt ici, pour comprendre un peu la merde dans laquelle nous sommes et nous ont mis 20 ans de dérégulation sous la houlette des professeurs foldingues de l’Edhec et d’ailleurs.

lundi, août 20, 2007

Le monétarisme mis à nu

Quiconque a du écouter un cours d’économie un peu conséquent a noté un jour cette équation :
M*V=Q*P
Avec M l’offre de monnaie déterminée par la banque centrale d’une économie fermée, V la vitesse de circulation de monnaie, Q les produits achetés dans l’année par les consommateurs et investisseurs finaux et P l’indice des prix à la consommation.

Quiconque a suivi quelque peu les informations économiques au cours de ces 20 dernières années sait que cette équation est devenue empiriquement fausse à partir du milieu des années 80 : la masse monétaire a continuer à croître aussi vite que durant les années 70, en revanche l’inflation du prix des biens de consommation a chuté et ce sans que cela soit explicable par une augmentation de la production et consommation des biens finaux. Qui plus est, l’usage croissant de monnaie électronique indique que la masse monétaire circule probablement plus vite que dans le passé. Alors que jusque dans les années 70 une augmentation de la masse monétaire semblait se traduire par une hausse des prix des biens de consommation, la relation semble brisée depuis le milieu des années 80.
Pourquoi ?



Dans les cours un peu plus avancés, on peut trouver un éclairage. On y précise en effet que la première équation n’est qu’une approximation de la seule équation logique et presque tautologique :
M*V = T*P
Avec T l’ensemble des transactions monétisées et P l’indice de prix de tous les biens.


Si par ailleurs, on a eu la chance, vu l’état actuel de déréliction de l’enseignement de l’économie, d’assister à un cours hyper avancé, genre un cours qui parle de Keynes, alors on peut avoir vu quelque chose comme :
M*V = T*P + S + R

Avec S la demande de monnaie à des fins spéculatives, notamment en anticipation de hausse des taux d’intérêt réels et de baisse des prix et R la demande de monnaie en réserve, en prévision des transactions futures. Cette partie là est vraiment très avancée. Elle fait entrer dans les subtilités de la pensée keynésienne, les notions d’anticipations, de mimétisme et de risque non probabilisable... C’est pourquoi il n’est pas souhaitable de l’aborder immédiatement. Et puis surtout, l’apport keynésien a pour désavantage de ne pas aider à bien comprendre en quoi la vision monétariste de la théorie quantitative de la monnaie est fondamentalement en erreur.

Pourtant, comprendre en quoi la théorie monétariste est en erreur, c’est très simple. Il suffit pour cela de comprendre en quoi la première équation n’est pas un fidèle résumé la deuxième équation.
La seconde équation semble vraie et même tautologique. Elle serait d’ailleurs vraie si la monnaie avait uniquement pour fonction de permettre les transactions. Le sens de cette seconde équation est le suivant :
Si la monnaie ne sert qu’à permettre des transactions, alors le montant de monnaie que les autorités monétaires ont autorisé à circuler, multiplié par la vitesse de sa circulation est nécessairement égal aux transactions monétisées réalisées multiplié par l’indice de prix de tous les biens ayant fait l’objet de transaction.
Cette équation peut être résumée ainsi, le montant d’argent en circulation est égal au montant utilisé pour les transactions, de sorte que si il y a plus d’argent en circulation et si il n’y a pas plus de transactions eh bien le prix des biens faisant l’objet de transactions va augmenter.

Quelle différence y a t il donc entre cette deuxième équation qui logiquement est vraie et la première équation qui empiriquement est fausse ?
Il y a essentiellement trois différences :
exclusion des transactions intermédiaires,
exclusion des transactions portant sur les biens de capital (et de consommation) produits à des périodes antérieures,
exclusion des biens de capital de l’indice des prix.

On ne peut pas logiquement dire, la somme de l’argent en circulation est égal aux transactions finales, multiplié par l’indice de prix des biens de consommation.
On peut éventuellement supposer, parce qu’on est crétin par exemple, ou parce qu’historiquement cela a été vrai pendant une longue période ou parce que tout simplement on a un indice des prix de la consommation et une mesure des dépenses finales et puis c’est tout, ou un peu des trois, que le nombre de transactions finales sur les biens de consommation et d’investissement approxime le nombre de transactions totales.

1 Exclusion des transactions intermédiaires
Exclure les transactions intermédiaires est probablement l’opération qui porte le moins à conséquence. Tout ce qu’on peut éventuellement supposer c’est qu’avec le temps, l’ouverture des marchés, la centralisation des circuits de distribution, le nombre de transactions intermédiaires a progressivement augmenté. Cela paraît logique a première vue. Il n’y a de moins en moins de lien direct entre consommateurs et producteurs et au contraire un producteur lointain vendant à une série d’intermédiaires avant que son produit n’atteigne le consommateur final. De même si l’industrie a eu tendance à réduire sa concentration verticale en augmentant son recours à la sous-traitance, alors il y a plus de transactions intermédiaires monétisées. Bref si cette hypothèse d’une augmentation durant les trente dernières années des transactions intermédiaires est juste, alors l’augmentation dans les biens finaux acquis dans l’année (hausse du PIB réel) sous estime l’augmentation des transactions totales nécessaires à cette hausse du PIB réel. On peut exprimer cela autrement et dire qu’il y a parallèlement à la vitesse de circulation de la monnaie une vitesse de circulation des biens. Si les biens se rendent directement du producteur au consommateur, alors le besoin en monnaie est plus faible que si les biens doivent passer par un nombre élevé d’intermédiaires.
Naturellement il doit exister des périodes ou le niveau d’intermédiation diminue, par exemple on peut penser que lors des crises économiques, les producteurs cherchent à écouler plus directement leurs biens aux consommateurs proches.
On peut voir ici, un article d’une personne qui cherche à fournir un moyen de mesurer le nombre de transactions intermédiaires, dans une optique totalement différente de celle qui est présentée ici, ce qui s’explique aussi par la date de sa publication.

2 Exclusion des transactions sur les biens de capital générés à des périodes antérieures
Il faut ici commencer par évoquer ce que l’on appelle bien de capital. Un bien de capital est un bien qui est acheté non à des fins de consommation, mais en vue de constituer un stock de richesse ou de générer un flux de revenus. C’est aussi un bien durable que la consommation n’use pas.
On classe traditionnellement dans les biens de capital les biens suivants :
Terrains, immobilier, Fonds de commerce, brevets, marque, équipements de production, art.
Il faudrait aussi y inclure selon nous les biens financiers suivants :
Actions, obligations.

Le fait d’inclure les actions pose certaines difficultés. Les entreprises achètent en effet des biens de capital tels que terrain, immobilier, brevets, fonds de commerce, marques, équipements de production. Si une action est aussi un bien de capital, alors les mêmes biens sont comptabilisés deux fois, une fois comme achat par l’entreprise, une deuxième fois comme facteurs de la valorisation de l’entreprise. Ce qu’il faut donc comptabiliser c’est l’écart entre la valeur boursière de l’entreprise et sa valeur comptable.

Une chose est certaine, dans la première équation, on ne voit les transactions sur les biens de capital que de façon très partielle. Seul est pris en compte l’investissement final annuel. Les transactions portant sur les biens de capitaux fabriqués à une période antérieure sont tout simplement ignorées. Donc si par exemple une maison neuve est fabriquée cela est prix en compte. Par contre si à l’occasion d’une bulle immobilière les habitants d’un pays changent de maison de plus en plus souvent, si le nombre de transactions portant sur les maisons anciennes double en 10 ans, cela passe totalement inaperçu. Plus exactement, les statistiques n’enregistreront que l’activité des agents immobiliers et des banques, mais pas le montant des transactions.
Il en est naturellement de même si les actions des entreprises changent de main de plus en plus souvent.
J’ajoute que ce raisonnement particulièrement valable pour les biens de capitaux pourrait s’étendre aux biens de consommation. Si les gens achètent des biens usagers sur des foires de quartier ou sur ebay, cela n’est pas comptabilisé non plus. La faible durée de vie moyenne des biens de consommation, le fait que la « récupération » soit toujours en concurrence avec la production et par conséquent la faible variation des prix sur le marché parallèle fait que la prise en compte de ce phénomène pour les biens de consommation n’est probablement pas essentielle.
En revanche, la prise en compte des transactions sur les biens de capitaux est essentielle. En effet qu’un abruti (Milton Friedman) puisse dans les années 60, époque ou les marchés de biens de capitaux ont un rôle mineur et les transactions sur ces biens sont rares, dire que la création monétaire a un impact direct sur le prix des biens de consommation, je veux bien, mais aujourd hui un jour de transactions boursières conduit à plus d’échanges qu’une année de transactions finales dans la comptabilité, alors faut pas se foutre de la gueule à mémé.
Disons le clairement et simplement : Il faut de l’argent pour acheter les actions et les obligations. Si il n’y a plus d’argent, on ne peut plus les acheter, on ne peut plus les vendre et leur prix chute.
On trouvera ici un article qui montre que le boom des marchés financiers dans les années 20 a été la cause déjà d’une hausse des besoins en monnaie et que la banque centrale américaine n’a pas compris cela à l’époque, conduisant à une politique trop restrictive (ou hélas non consciemment affirmée comme hostile a la hausse des marchés financiers pourrait on dire) parce que à l’époque elle pensait que les marchés financiers étaient mineurs par rapport aux transactions réelles.
Autant dire qu en 2007 avoir le même genre d idées débiles qu en 1920 c’est vraiment être très arriéré.

3 Exclusion des prix des biens de capital de l’indice de prix
Autant on peut trouver des excuses au monétarisme pour les deux erreurs antérieurs, on peut supposer qu’ils ne pouvaient pas deviner, les cons, la financiarisation de l’économie que leurs conseils de politiques débiles allaient entraîner. Ils pouvaient pas être monétariste et avoir lu Polanyii…
Autant on ne peut pas trouver des excuses à cette dernière erreur. Parce que c’est quand même un comble, dans la première équation on a un premier terme qui porte sur l’ensemble des transactions finales y compris donc l’investissement des entreprises et des particuliers : achat de maisons, de machines … Par contre, ah ça vraiment c’est fort, l’indice des prix c’est uniquement le prix des biens de consommation. Bah il est passé où le prix des biens des investissements ? Il varie nécessairement comme le prix des biens de consommation ? C’est quoi ce délire ?
Il est évident qu’il est nécessaire de calculer un indice des prix de biens de capital basé sur un portefeuille de l’investisseur, complément naturel du panier de la ménagère. Nous avons salué d’ailleurs l’initiative en ce sens de la Nouvelle Zélande.

4 Conclusion
Il est faux de dire qu’à partir du milieu des années 80 il y a eu une période de désinflation en occident. Tout ce que l’on peut dire c’est qu’au tournant des années 80 l’inflation a quitté les prix des biens de consommation pour glisser dans le prix des biens de capital (immobilier, actions, art). En aucun cas l’inflation n’a cessé, elle a juste changé de medium. La théorie quantitative de la monnaie est évidemment vraie, a condition de reconnaître l’inportance des transactions sur les biens de capital produits à des périodes antérieurs, des transactions intermédiaires sur les biens et de créer des outils statistiques permettant de mesurer l’importance de ces transactions et l’évolution des prix des biens de capital.

La vie (économique) se déroule naturellement : ni fautes, ni punis, ni punition, ni punisseur

J’ai indiqué sur ce blog comment la crise actuelle peut être éclairée par le mythe de la tour de Babel. L’accroissement permanent et toujours accéléré du niveau d’endettement revient à espérer la possibilité d’un endettement infini sur l’avenir. Rêver l’endettement infini ce n’est rien d’autre que rêver l’abondance absolue dans l’instant présent, permise par la dépense immédiate des ressources accumulées dans le passé et des prévisions illusoires de croissance sans effort supplémentaire de ces ressources dans l’avenir. Rêver l’endettement infini c’est rêver un présent de pure passivité, de pure consommation.
Rêver l’endettement infini, c’est aussi cauchemarder l’abolition du présent, écrasé entre les obligations croissantes à l’égard des dettes passées et les attentes toujours plus illusoires à l’égard de l’avenir. De sorte que rêver l’endettement infini, c’est rêver une consommation infinie source d’une jouissance nulle, parce que cette consommation est ternie par une culpabilité vis à vis du passé et une angoisse vis-à-vis de l’avenir infinies.
Je souhaite rappeler un point essentiel de l’interprétation que j’ai proposé du mythe de Babel. Dans l’effondrement de la tour, dans l’effondrement de notre pile de dettes et du système financier assis sur elle, il n’y a ni punis, ni punition, ni punisseur. C’est là l’enseignement le plus difficile de tous.
En effet le premier réflexe est naturellement d’accuser ceux qui ont organisé la construction de la tour interdite, ceux qui ont participé à sa construction, ceux qui l’ont habité, ceux qui ont détourné de leurs célébrations les honnêtes cabris, pour en faire les moutons et hussards noirs de la spéculation. Qu’il est doux alors de penser qu’un Dieu vengeur les punit, ces innombrables experts, brillants mathématiciens, éminents juristes, fantastiques créateurs, prodigieux vendeurs, qui n’ont rien trouvé de mieux que concevoir de nouveaux produits dérivés, de nouveaux prêts, de nouveaux paradis fiscaux, de nouvelles publicités pour vendre maisons, meubles de mode, « biens » de toutes sortes, et démarcher un à un ou par millions à la fois les honnêtes cabris pour en faire des moutons noirs.
Pourtant il n’y a ni punis, ni punition, ni punisseur. Il n’y a que la vie s’écoule. La société, la planète, sont à l’image de l’être de chacun. Si certains sont méchants, c’est qu’ils ont chus. S’ils le sont restés c’est que nul ne les a relevés. Le bien c’est toujours reconnaître qu’il n’y a pas de rôles, pas de bien ou de mal, juste un flot auquel il faut se connecter.
Il y a peut être des raisons qui ont mené à la construction de notre tour de babel financière. Il n’est pas certain qu’il faille les élucider. La seule certitude c’est que seul la reconnexion de chacun et de tous avec le flot peut nous sortir de ce type d’illusions à répétition.
Parce qu’au fond reconnaissons le. Ce qui nous arrive n’est rien d’autre que ce que Shakyamuni le Bouddha illuminé ou même Jésus nous a annoncé au niveau individuel. L’attachement mène à la déception et la souffrance. Si collectivement nous devenons chaque jour un peu plus un, unis dans l’humanité alors ce qui est vrai de chaque individu le devient de la collectivité.
En nous endettant collectivement, les uns aux autres, nous avons enfreint toutes les règles de vie religieuses, tous les préceptes. Ce que nous commençons à expérimenter ce n’est pas une punition pour avoir enfreint, mais le phénomène qui a mené à l’édiction de la règle. Ces règles ne sont que conseils, balustrades, cannes pour nous fétus de paille dans l’immensité de l’espace et du temps.
Soyons désormais à nous mêmes tous les pères de nos fils prodigues. Voici que nous avons expérimenté le mal, dans l’écart aux règles reçues, voici que ce faisant, nous avons enfin accédé par la souffrance à la compréhension du pourquoi ces règles avaient été édictées. C’est merveilleux. Le fils prodigue par ses erreurs, par sa souffrance, par son apprentissage, par la reconnaissance qu’il a fait de ces erreurs, par chacun de ses actes justifie et éclaire l’action du fils juste. C’est l’échec des fils prodigues qui démontre le bien fondé de l’action des fils justes et c’est bien pour cela qu’il faut leur pardonner, parce que sans l’expérience du mal et de la souffrance, comment pourrions nous acquérir la certitude dans la conquête du bien ?

jeudi, août 16, 2007

Hourra New Zealand !

La Nouvelle Zélande a un indice des prix des biens de capitaux. Bon c’est un indice des prix qui ne concerne que les biens de capitaux physiques. J’attends toujours le portefeuille de l’investisseur comme on a le panier de la ménagère … Reste que c’est un bon pas. Et quand on voit la hausse de l’indice des prix des biens de capitaux néo-zélandais on commence à changer de définition de l’inflation.
Qu’on cesse de nous mentir ! L’inflation ce n’est pas uniquement la hausse des prix des biens de consommation. Et les banques centrales n’ont pas pour seul but d’empêcher la hausse des prix des biens de consommation.
C’est vrai quoi pourquoi donc les banques centrales auraient pour seul et unique but : la modération des salaires touchés par les travailleurs et la modération des prix des biens de consommation possédés par les pauvres ?
Pourquoi ne pas inclure la modération des profits, touchés par les actionnaires et la modération des prix des biens de capital possédés par les riches ?
On se fout de nous je vous dis, à un point que ça en devient invisible, comme ce blog.

Gavés !

Oui on est gavés. Tous gavés. Ici la pub pour l’industrie agroalimentaire, là celle pour la vente à crédit, cartes à taux 0, lignes de découvert. …
No wonder there is Fatmerica. Gavés comme des oies. Il faut une âme de fer et un corps en pierre pour ne pas céder à ce prêt à porter, à manger, à baiser, pas cher et à crédit, tu consommes aujourd’hui tu payes demain…
C’est la machine à désir, la vaste optimisation sans qu’il y ait jamais de fins, de faim.
Non pas qu’il n y ait ni exclus, ni morts à la tâche, on ne prête qu aux riches et le pauvre d’un pays riche est richissime… Oui il y a aussi l’intensification du travail. Reste comme un goût de perte d’âme, tous ces blés morts, des animaux morts, cette industrialisation de la mort au service d’une vie sans saveur, mais longue et efficace.
Pour qui ? Pour quoi ? C’est quoi l’efficacité ? C’est quoi le sens ? C’est ce que plus personne ne sait. Chacun libre de choisir ses fins, mais pas sa faim. On peut tout, mais pas résister à toutes ces nourritures qui nous saturent… C’est de plus en plus dur de rester en dehors, de dire que l’essentiel est ailleurs, de ne pas embarquer dans la spirale dopage et performance dont plus personne se sait quelle est la performance… A part dans la production de dopants… C’est vrai quoi, le tour, qui encore y croit ? Alors quand on se dope, c’est pourquoi ? Pour oublier comme l’ivrogne du petit prince ? Pour oublier dans le travail qu’on se dope pour oublier dans le travail ?
Mmmmhhhhh Je reprendrais bien une madone.
Et toutes ces catastrophes, leur fréquence accrue par la population accrue, et le climat … Ca vous fait pas un sentiment d’ère prophétique ?
Mais je m’égare.
Enfin c’est ce qu’on dira.

mardi, août 14, 2007

De la responsabilité des banques centrales et de leur politique de taux d intérêt dans le krach

Maintenant que le grand krach a commencé, on voit de nouvelles sortes d’abrutis
émerger. Il y a peu pour les apotres de la mondialisation et du laissez faire, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Puis voilà
que les mêmes (Thierry Breton dans le journal Le Monde par ex. ) accusent
les banques centrales de tous nos maux actuels.

Elles auraient trop baissé les taux d’intérêt pendant trop longtemps. Elles
les auraient remonté trop, ou trop vite ou n’auraient pas su les rebaisser à
temps. On ne dira jamais assez l’inanité des ergoties sur les taux d’intérêts.


Parce qu’au fond, ce qui compte c'est : qui crée la monnaie et comment ?


On connaît la position des autrichiens : Personne ne devrait créer de la
monnaie, ni les banques, ni l’état. La monnaie doit être exogène aux
anticipations mimétiques des agents. L’or de ce point de vue est une bonne
base monétaire, a fortiori si les banques se voient interdire de prêter l’or
que leurs clients leur ont confié pour le garder.


On connaît la position étatique, seul l’état doit pouvoir contrôler l’émission
de monnaie. L’activité de crédit des banques doit être strictement encadrée.


On connaît la position des riches : laissez les banques et les intervenants
sur les marchés financiers créer de la monnaie comme bon leur semble,
lorsque surviendra l’inévitable crise, que l’état nous donne de l’argent
frais, que chaque crise et chaque période de croissance soit l’occasion d’une
concentration de la richesse dans nos mains.


Quand on a compris cela, tout devient plus clair.

Qu’importe le niveau des taux fixés par les banques centrales, la grande
erreur a été de penser que les taux étaient un moyen efficace de piloter la
croissance de la masse monétaire. Parce que disons le tout net, jouer sur
les taux ne fonctionne que tant que les acteurs économiques souhaitent
accroître leur endettement. Des taux d’intérêt réels nuls ou négatifs n’ont
aucun impact si les acteurs économiques souhaitent réduire leur endettement,
par exemple parce qu’ils anticipent l’absence d’investissement rentable et
une baisse de la valeur de tous les actifs. On l'a vu au Japon récemment on
l'a vu dans les années 30. A partir du moment où les banques centrales ont
commencé à piloter la masse monétaire par les taux, c’est à dire à piloter l’accroissement
de la masse monétaire par les prêteurs privées, la messe était dite.
L'effondrement de la masse monétaire par krach du crédit devait survenir
tôt ou tard.


Mais d’où vient que ces banques ont commencé à piloter la masse monétaire
par les taux ? Tout simplement de la dérégulation financière. Tant que l’état
était le seul habilité à créer de la monnaie ou, plus exactement, tant qu’il
était un intervenant majeur de la création monétaire, par impression de
billets, prêts directs ou encadrement quantitatif des activités de prêts des
acteurs privés, alors le rôle des taux d’intérêt était minime.

Qu’on ne se méprenne donc pas. Les banques centrales ne sont pour rien dans
la crise actuelle. L’entière responsabilité de la crise revient aux
parlements qui ont voté la dérégulation financière véritable munich des
démocraties devant la montée de la finance. L’origine de la crise actuelle
en France c’est le tournant de la rigueur de 1983, la loi bancaire de 1984.
La sortie de crise est également toute tracée : contrôle quantitatif du
crédit, suppression des produits dérivés, des fonds mutuels et de 99% des
innovations financières.

Et oui " c’est totalement impensable ". C’est précisément parce que c’est
impensable aujourd’hui, que cela va se produire. Ce n’est en effet
impensable qu’aujourd’hu. De plus, si c’est impensable aujourd’hui, c’est
précisément parce que cela a été rendu impensable, afin que les banquiers et
les riches puissent commettre le crime impensable avant hier, auquel nous
avons tous assisté jusqu’à hier : la financiarisation et la mondialisation
de nos économies.

Cette époque est maintenant révolue. Ouf. Retroussons nos manches, il y a du
pain sur la planche.

orthodoxie et hétérodoxie en économie

Pour qui dispose de quelque réflexe étymologique, il y a quelque chose de très étrange à voire de nombreux économistes discuter des approches orthodoxes et hétérodoxes en économie, sans jamais s’interroger sur l’origine et le sens de ces deux termes. Ce paradoxe est d’autant plus surprenant et signifiant, que passer 10 minutes à interroger un dictionnaire suffit à révéler toutes les erreurs des interprétations vulgaires de ces termes et d’en faire éclater leur véritable sens scientifique.
Car enfin : comment a-t-on pu en venir à ce triple non sens étymologique qu’il y a à opposer Orthodoxie à Hétérodoxie ?
Considérons un peu :
 un propos orthodoxe est étymologiquement un propos conforme à une opinion droite.
 Un propos hétérodoxe à un autre est étymologiquement toujours, un propos qui relève d’une opinion différente de celle dont relève celui auquel il est comparé.

On ne peut donc logiquement opposer un propos orthodoxe qu’à un propos Scolidoxe, c’est à dire un propos conforme à une opinion tordue.
L’orthodoxie, ensemble des propos conforme à une opinion droite, s’oppose à la scolidoxie, ensemble des propos conforme à une opinion tordue. Elle ne saurait s’opposer à l’hétérodoxie ou aux hétérodoxies. C’est là le premier non sens de l’opposition orthoxie-hétérodoxie.

De plus, un propos hétérodoxe d’un autre, d’une opinion différente, ne peut logiquement s’opposer qu’à un propos homodoxe, renvoyant à une même opinion.
L’hétérodoxie, étymologiquement, est l’ensemble des propos qui renvoient à des opinions différentes. L’hétérodoxie s’oppose à l’homodoxie, ensemble des propos qui renvoient à une même opinion. L’orthodoxie peut être hétérodoxe, s’il existe plusieurs opinions droites en désaccord. La scolidoxie peut être homodoxe si tous sont d’accord sur une seule et même opinion qui se trouve être fausse.
Là réside un deuxième non sens de l’opposition orthodoxie-hétérodoxie.

Un propos orthodoxe a des qualités propres, catégories substantielles, qui le définissent comme conforme à une opinion droite. En revanche un propos hétérodoxe (à un autre) n’a que des qualités relationnelles, il est différent d’un autre. Pourquoi opposer un terme renvoyant à des qualités propres, et un autre à des qualités relationnelles ?
Là réside le troisième non sens de l’opposition orthodoxie-hétérodoxie.

Une fois que ce détour vers l’étymologie et la logique a été opéré, le problème qui nous est posé en tant que chercheur change de nature. Il ne s’agit plus de parler de l’orthodoxie et des hétérodoxies et de leurs combats, nous savons en effet que ces termes sont trompeurs. Il s’agit plutôt désormais de comprendre qui a intérêt à parler dans ces termes, c’est à dire qui a intérêt à tromper les autres.

Historiquement, les dominants d’une institution (l’église catholique en formation) se sont déclarés les tenants d’une opinion (doxa) tenue par eux comme droite et juste (ortho), ils se sont constitués comme formant l’orthodoxie dominante. Ils ont par la même déclaré toutes les autres (hétéro) opinions comme fausses, tordues, mais en refusant d’avoir à les discuter sur le fond, ce qu’aurait impliqué le fait de les appeler du terme de scolidoxes. Au contraire en se définissant comme s’autoproclamant membres d’une orthodoxie dominante, ils ont défini les autres (hétéro) comme étant dans l’erreur, sur la seule base de leur différence et de leur insubordination.
Accepter l’opposition orthodoxie-hétérodoxie, c’est clairement accepter les séquences argumentatives suivantes :
Nous avons l’opinion vraie, vous êtes d’une opinion différente, donc vous êtes dans l’erreur.
Nous dominons l’institution qui fait la part du vrai et du faux, vous contestez cette domination, donc vous êtes dans le faux.

Le premier énoncé suppose l’existence d’une vérité unique, si la vérité est unique, alors tout ce qui n’est pas vrai est faux.
Le second énoncé, plus radical affirme un rapport de force au sein de l’institution qui fait la part du vrai et du faux, du champ culturel, et exige plus radicalement la soumission des dominés au dominant, sous peine d’excommunication, c’est à dire d’exclusion du champ de la communication. Ce second énoncé suppose en arrière plan une affirmation selon laquelle il est nécessaire qu’it souhaitable qu’il y ait un groupe dominant dans le champ culturel.

Nous qui sommes éclairés par l’étymologie, pouvons plutôt lire dans cette collusion des dominants et dominés historiques, une même passion à faire passer la différence comme critère unique d’erreur, parce que l’unité homogène serait intrinsèquement liée au vrai.

Si tant de chercheurs continuent à opposer orthodoxie et hétérodoxie(s), c’est probablement parce que tous partagent ces deux présupposés : la vérité est une, il doit exister un groupe unique pour contrôler l’instance qui dit la vérité.

Autrement dit, les tenants des positions hinc et nunc « hétérodoxes » (dominées et tenues pour fausses) aspirent à s’instituer comme « orthodoxes » (dominants et tenues pour vraies) et à imposer à leur tour une soumission de tous à la nouvelle « orthodoxie » ?
La grande victoire de « l’orthodoxie » dominante réside précisément dans le fait qu’elle réussit à faire partager aux « hétérodoxies » dominées l’idéologie selon laquelle la vérité est unique et son instituion doit être contrôlée par un groupe unique.

En effet l’opposition orthodoxie – hétérodoxies est toujours une arme stratégique au service de l’orthodoxie. Celle-ci est posée comme unie dans le juste, dans sa lutte contre les hétérodoxies divisées dans et par leurs erreurs.
Il s’agit bien d’une stratégie dans la mesure ou l’orthodoxie est également traversée de contradictions et truffée d’erreurs, qu’elle parvient pourtant à masquer derrière une unité mythique imposée comme référence aux autres, réduits à l’état d’opposants.
Rien n’est plus patent en économie :
le mythe de la concurrence pure et parfaite sur des marchés parfaits totalement modélisés sert à cacher la diversité considérable dans les hypothèses ad-hoc posées par les différentes écoles « néoclassiques » afin de rendre compte des réalités qui constamment échappent à la modélisation.
Le mythe de la division des écoles hétérodoxes sert à cacher leur union autour de principes fondamentaux tels que le rôle de l’histoire et des rapports de force, du droit et de l’éthique.


Pour penser autrement que selon l’homodoxie scolidoxe régnante, osons les questions suivantes :
Hétérodoxe et hétérodoxie doivent-ils nécessairement étymologiquement être des termes relationnels ? Qu’arriverait-il si l’on se mêlait de donner un contenu substantiel à la notion d’hétérodoxie ?

Osons la définition suivante : est hétérodoxe, tout propos relatif à l’altérité.

Que s’est-il passé ? Qu’est-ce que cela change ?
Dans la première définition, un proposé était hétérodoxe d’un autre en ce qu’il renvoyait à une opinion différente sur un même sujet. Par exemple, « cela est grand » était un propos hétérodoxe du propos « cela est petit ». Tandis que « cela est grand » et « cela est plus long et large que la moyenne » étaient des propos homodoxes.
Dans la seconde définition, que nous osons ici, « cela est grand et ceci est petit » est en soi, un propos hétérodoxe dans la mesure où il suppose la possibilité de différences de tailles entre les êtres dont il est question. En revanche « les humains sont des êtres rationnels » est un propos homodoxe, dans la mesure où il traite des points communs aux êtres dont il est question. L’hétérodoxie traite des différences réelles, probables et potentielles et l’homodoxie des similitudes réelles, probables et potentielles.

Utiliser cette nouvelle définition permet de révéler encore plus ce qu’il y a de faux à opposer comme le font la plupart des économistes, les prénotions « orthodoxie » et « hétérodoxie ».
L’approche qui domine actuellement la discipline économique est une homodoxie : hostile à la différence (lites de biens), au changement (états du monde futurs et passés connus), à la découverte, à tout altruisme (hédonisme égoïste). En cela, cette approche est radicalement et indissociablement dans l’erreur positive et la faute normative. L’hétérodoxie en revanche constitue la seule approche orthodoxe en sciences humaines et sociales. L’Autre est ce qui constitue l’Homme. Si l’unité peut caractériser la matière en tant que l’humanité cherche à se la soumettre, l’humanité est en revanche essentiellement hétérogène en ce qu’elle est produite par des humains aux projets différents et conflictuels. Les variations historiques et culturelles témoignent du renouvellement constant des différences entre les hommes, par le fait même qu’ils s’entredéfinissent dans leurs relations. L’Altérité, l’altruisme et le renoncement à la dualité sont à la base de toutes les religions et de toutes les éthiques.
Être un scientifique et donc un hétérodoxe conséquent, c’est par conséquent renoncer par avance à devenir l’orthodoxie, réclamer la pluralité des voies vers le vrai et le nécessaire partage du pouvoir au sein des institutions en charge de dire le vrai et le faux, y compris avec ceux qui pensent hic et nunc être les seuls détenteurs de la vérité.

lundi, août 06, 2007

Cassandre

Sur mon blog, solitaire
qui sur l'océan erre
avec son google GPS
bouteille d'ivresse


Que dis- je ?

Car je murmure en secret aux nouveaux murs de ma prison imaginaire.

Et que dis-je ?

Que dis-je sur ce blog secret bien que référencé dans google, disponible à qui chercherait. Amusant le web, comme manifestation de ce principe divin : qui cherche trouve, demandez et l'on vous donnera.

ah...

Je dis ma peur.
Peur des pré-visions qui deviennent vraies. D'abord les craintes de "risque systémique", ensuite d'effondrement financier, puis les banques fermées parce qu'en faillite, la ruée vers les billets, les paysans avec leur légumes pourrissant dans les champs, les ouvriers et employés au chômage par millions, les têtes des riches sur des piques virtuelles ou réelles, la guerre comme exutoire à la colère des masses, la fuite vers les rares iles épargnées ...

Est-ce cela notre avenir ?

Que peut-on encore éviter ?

Certainement pas l'effondrement du système financier et grand bien en soit il. Aux gémonies les traders, dérivateurs et autres parasites de la sphère réelle. Nous connaissons l'histoire et les propos de Bouddha comme le mythe de Babel, peu nous chaud ces gens qui vendent l'insouciance d'aujourd'hui au prix d'illusions sur demain.

Est ce que l'europe saura mettre en place une politique budgétaire massivement expansive ? Saura t elle imprimer des billets par millions ? Va t on réoser le keynésianisme ? L'europe osera t elle européaniser les réseaux de chemin de fer, de téléphone, de télévision ?
Va t on enfin favoriser une agriculture respectueuse de l'environnement, produire localement, taxer les transports et par dessus tout l'avion, emprisonner les riches dans leur cité ?

Telles sont les voies de sortie pour éviter le pire du cauchemard.

Et pour l'instant je persiste à parler dans le vide à qui viendra chercher ma parole.

jeudi, août 02, 2007

Minsky et Kondratiev

Nouriel Roubini a un joli post sur l'éclatement actuel de la bulle de crédit mondial. Il en parle comme d'un événement à court terme.
Pourtant ce qui frappe quiconque s'intéresse à ce petit ratio crucial Dette totale / PIB, c'est qu'il est grosso modo en hausse constate depuis le tournant des années 70 en occident.
Il est probabable que nous soyons en train d'assister non pas seulement à un pic de Minsky de court terme, un pic comme celui de 91-92 ou de 81 aux Etats-Unis. Il y a plus probablement un pic de très long terme, une inversion radicale de la pente de fond du ratio dette/PIB.
Voici venir l'hiver Kodratiev

lundi, juillet 30, 2007

Le krach

Bon, vous l'aurez noté, ça y est les bourses mondiales commencent à tanguer. Plus personne ne nie l'existence d'une crise majeure de l'immobilier américain.
Ca commence à chier grave et il est plus que temps que je me trouve un poste avec la sécurité de l'emploi. Ah ah

La sainte quaternité

Ca m'amuse beaucoup de continuer à poster sur un blog que je n'ai annoncé à personne et qui est simplement là, ignoré dans la blogosphère.
Ca m'amuse encore plus de voir à quoi j'accorde du temps. Rien de moins qu'une révision du notre père. C'est vrai quoi, fatiguante la survénération du père, le refoulement de la mère, l'assimilation de l'enfant au seul fils et puis du même coup la transcendance toujours préférée, la priorité constante à Prométhée dans l'oubli de son ainé ...
Il suffit.

Et donc, voici à qui voudront s'en servir :

Notre père qui es feu céleste
Sanctifié soit ton nom
Vienne ton règne
Advienne ta volonté du ciel vers la terre
Plante en nous aujourd’hui les graines de notre pain à venir
Et remets nous notre dette
Comme aussi nous remettons à nos débiteurs
Tiens nous à l’écart du jugement
Et délivre nous du méchant,
Car à toi sont la puissance et la gloire pour les siècles.

Notre mère qui est terre
Sanctifié soit ton nom
Vienne ton règne
Advienne ta volonté de la terre vers le ciel
Fais germer aujourd’hui notre pain à venir
Et remets nous notre dette
Comme aussi nous remettons à nos débiteurs
Tiens nous à l’écart du jugement
Et délivre nous du méchant,
Car à toi sont la puissance et la gloire pour les siècles.

Notre enfant qui es eau
Sanctifié soit ton nom
Vienne ton règne
Advienne ta volonté du coeur aux extrémités
Deviens aujourd’hui notre pain à venir
Et remets nous notre dette
Comme aussi nous remettons à nos débiteurs
Tiens nous à l’écart du jugement
Et délivre nous du méchant,
Car à toi sont la puissance et la gloire pour les siècles.

Notre esprit saint qui es air
Sanctifié soit ton nom
Vienne ton règne
Advienne ta volonté des extrémités vers le cœur
Conçois aujourd’hui notre pain à venir
Et remets nous notre dette
Comme aussi nous remettons à nos débiteurs
Tiens nous à l’écart du jugement
Et délivre nous du méchant,
Car à toi sont la puissance et la gloire pour les siècles.



C'est l'esprit saint qui est le verbe et la connaissance et ce qui sépare sans juger ni diviser.
L'enfant est l'amour qui unit le créateur, la procréatrice et le connaissant éternel.
Le pain à venir est le paradis étenel dans l'instant de la révélation
La dette est tout tort à réparer, toute faute dont on ne s'est excusé, tout mal commis et plus généralement tout ce qui est du à l'autre, cf le double sens de dette et péchés du mot en araméen.

vendredi, juillet 13, 2007

Dans l'atttente de la Z-Machine ...

D'accord, la Z-Machine progresse. Néanmoins, d'ici à ce que soit conçu un réacteur à fusion nucléaire opérationnel et d'ici à ce que ces derniers soient construits en nombre suffisants ... Le pétrole, le charbon et l'uranium, bref les énergies fossiles, restent les sources d'énergie principales. Or les ressources en énergies fossiles sont limitées. Le pic pétrolier est proche, même si les estimations divergent.
Le pétrole est encore abondant et les travaux requérants force musculaire et dextérité manuelle sont partis vers des pays à faible salaire et faible monnaie (Asie), cela ne signifie pas pour autant que toute la richesse est produite par l'information ou ou par les services.
Dans ce contexte il faut lire avec une extrème prudence les prophètes de la société post-industrielle.
La prudence s'applique au courant dominant qui évoque le capitalisme informationnel, la société du savoir, l'hypermodernité et autre termes afférents.
Il faut également considérer avec prudence les hypothèses alternatives concernant le développement d'une société de services ou l'essentiel des activités sont des activités de développement humain : formation (et non transmission de savoir)), soin (et non application de techniques médicales), arts et divertissement (restauration hotellerie loisirs ...) ...
L'abondance énergétique reste pour l'instant un cadeau provisoire fait à nos générations actuelles.

mercredi, juillet 11, 2007

1968, mon cul

Je ne sais pas vous, mais la relecture de toute l'histoire récente comme découlant de mai 1968, retour de balancier des "rêves" d'émancipation me laisse songeur.
On aura tout entendu, la trahison des gauchistes anti marxistes devenus vrais droitiers, vue dans Lauzier dès 1980, vérifiée par Glucksman et BHL avec l'élection de Sarkozy, la pensée libertaire charriant l'exploitation "libérale" (cf. le nouvel esprit du capitalisme ...)

Mais bordel : Pourquoi mai 68 ?

En quoi cet événement serait il plus fondateur que 82 l'élection de Reagan ou 79 la grève perdue des mineurs contre Tatcher, 83 le tournant de la rigueur ... Bref en quoi les excès contestataires ET plannificateurs des années 70 sont ils plus marquants que la révolution libérale des années 80 ?
Est-ce parce que 68 est antérieur ?
Mais alors comment ne pas voir que 68 fut une réaction salutaire contre les excès de la plannification et du contrôle social issus de l'économie de guerre ? Et la seconde guerre mondiale a probablement sa source dans la crise des années 30 et la guerre 14 découlant de l'impérialisme réponse aux crises économiques de la fin du 19ème siècle...

A l'infini.

Etrange cette fixation sur mai 68, d'autant qu'en vérité le message écologiste et anti consommation a été tué dans l'oeuf, transformé par les bureaucraties en revendications matérielles, lesquelles ont nourri la crise de la rentabilité par inflation des salaires et inadaptation de la production de masse. La véritable rupture se situe dans les années 1980, avec le remplacement de la technocratie d'Etat, au service du public (et surtout des fonctionnaires), par la technocratie marchande au service des riches et accessoirement des consommateurs.
Pas de changement radical de politique en 1969, juste une accentuation des politiques dirigistes et favorables aux salariés. Par contre le tournant des années 80 annonce une rupture radicale, ouverture des frontières aux capitaux, puis progressivement aux biens et services, dérégulation de la finance et de tous les secteurs un par un pour les rendre compatible avec la concurrence oligopolistique privée.
Si mai 68 a eu un impact dans les politiques officielles, et hors de France le tournant des années 70 de façon générale, c'est d'abord par sa récupération deux fois erronnées par les élites dirigeantes.
Si mai 1968 a eu un impact direct réel, c'est d'abord dans l'exigence d'autogestion, le mouvement associatif, la pensée du libre, l'écologie et à la limite l'entreprise apprenante, le coaching etc. Il est temps toutefois de réaliser que la société anonyme est une forme institutionnelle historiquement dépassée.

Energie et valeur des biens

Tout le monde est au courant, le pétrole est devenu denrée rare. Envahir l'Irak s'est vraiment avéré une des décisions les plus stupides jamais prises. Maintenant tous les producteurs de pétrole font des profits énormes simplement parce que la production irakienne stagne ou régresse.
Mais pas seulement. Il y a surtout que l'ère des découvertes de gisement de pétrole est terminée. Les seuls grands gisements récemment mis en exploitation sont ceux des sables bitumeux de l'Alberta : couteux, polluants, rendement énergétique pitoyable ...
A ce jour il n'y a pas d'alternatives crédibles. Dans l'attente des résultats hypothétiques de la Z-Machine, d'éoliennes, panneaux photovoltaiques ou usines maréemotrices du futur, il n'y a pas d'autres solutions que la réduction des dépenses énergétiques inutiles et l'exploitation raisonnée des stocks déclinents d'énergie fossiles.
Du coup cela risque d'influencer fortement la théorie économique, la théorie de la valeur travail et plus précisément encore de la valeur énergie risque de faire son grand retour. Ce qui a tué la valeur travail, c'est moins en effet les arguments théoriques que la quasi infinité de l'offre d'énergie. Quand un baril de pétrole suffit à en extraire 50, l'énergie cesse d'être une contrainte.
Si demain un baril de pétrole devient nécessaire pour extraire un baril de pétrole, s'il faut en venir à pomper avec les bras ou les animaux le pétrole dans le sol, le pétrole aura cessé d'être une source d'énergie. La valeur travail, entendue dans un sens physique de travail des forces, sera rétablie dans toute sa plénitude.

Back on line

Quel long silence.
Et que de temps les transformations prennent.
Enfin la bulle immobilière américaine éclate. Le krach de l'endettement est imminent. Il remonte, si lentement ! de prêteurs immobiliers en faillite aux obligations déclassées.
L'Europe, le Japon et la chine remontent tranquillement leurs taux d'intérêt. Le différentiel avec les Etats-Unis se réduit tandis que les réserves de change explosent. L'heure de vérité approche, le dollar est déjà en chute prononcée.
Combien de temps encore avant que la crise américaine fasse chuter les exportations asiatiques ?
Combien de temps encore avant que l'Asie et les pays exportateurs cessent de prêter aux américains ?
Que tout cela est donc lent.