vendredi, novembre 09, 2007

vers des bourses administrées ?

C est tellement le bordel aux states qu'il est temps de considérer la cause entendue. L'ère néolibérale est morte. Voici le temps venu des néofascismes (bush, sarko) et populismes (chavez) ou les deux (ahmadinedjad) ... Bref l'heure n est clairement plus aux marchés, mais à leur manipulation. Suivez moon regard vers Pékin.
Donc bref : que fait-on après ?

C'est vrai quoi le système financier se pete la gueule, la finance au chomage OK, et après ?

Et bien par exemple dans ma douche je me disais et pourquoi pas des bourses administrées.
Qu'est-ce à dire ?
Et bien c'est une idée issue de "la sagesse des foules" un livre que je n'ai pas lu mais sur lequel un certain Pisani avait posté un billet dans son blog sur le journal le monde.

Alors la sagesse des foules c'est simple, vous prenez une vache, vous dites : à vue d'oeil, combien pèse t elle ?
Et bien 6000 visiteurs l'évaluent en moyenne plus précisément que chacun des 3 experts.
Le tout est parfaitement inutile quand il s'agit de peser des vaches. Bien d'accord.

En gros l'idée c'est donc que la moyenne de nombreux jugements est plus précise que un ou quelques jugements très entrainés.
A cela il y a des conditions : ne pas connaitre les jugements des autres, ne pas avoir un intérêt à évaluer haut ou bas. Bref il faut que chacun fasse un vrai effort de jugement.

Quel rapport avec la bourse. Et bien tout le monde sait que les "marchés" financiers sont irrationnels, ils fixent des prix n'importe comment, toujours avec des écarts considérables avec les fondamentaux. Cette irrationalité se traduit en booms suivis de crises régulières et qui actuellement vont s'aggravant. Bref il n'y a pas moins efficace qu'un "marché" financier.

Il est facile de deviner pourquoi : sur un "marché" financier, les acheteurs et vendeurs sont cesse dans l'imitation et la recherche de l'augmentation du prix des actions qu'ils possèdent. Naturellement ils finissent toujours par sombrer dans des crises d'euphorie suivies naturellement de dépression. Les "marchés" financiers sont cyclothimiques.

Vous aurez noté que j'ai du mettre marché entre guillements pour parler des "marchés" financiers. C'est que les bourses ne sont pas des vrais marchés.

Sur un vrai marché, tous les transactants interviennent comme futurs consomateurs. Par exemple un futur consommateur qui a beaucoup de fromages cherche à les échanger contre un futur consommateur qui a beaucoup de chaussures et un autre qui a beaucoup de légumes. Chaque consomateur effectue autour de son achat un jugement sur le rapport qualité prix, énonce un jugement sur le prix juste. Du coup collectivement des prix justes sont progressivement formés, bien meilleurs que si un expert avait du les fixer tous. Cela marche parce que les évaluateurs ne sont pas influencés par l évaluation des autres, ils s'intéresse à leur utilité propre. Ils ne viennent pas en masse acheter pour revendre. Ils vienennt d'abord acheter pour eux et c'est donc leur évaluation qui compte. Peu importe si tout le monde aime les bananes; si je n'en veux pas je n'en achete pas.

Sur un "marché" financier bien entendu c'est tres différent. Une action cela n'a aucune utilité; au sens économique du terme. Une action cela rapporte de l'argent; avec l'argent on peut achet des choses utiles au sens économique du terme, c est a dire qui donnent du plaisir ou otent de la douleur. Donc la seule raison de posséder une action (sauf placement équitable), c est d obtenir de l'argent. Or actuellement le prix d'une action dépend du désir des autres de l'acheter ou de la vendre. Donc la seule chose qui compte sur un "marché" financier, c 'est l'évaluation des autres. Et alors ? Et alors ? Et bien personne ne fait d'effort pour savoir ce que devrait être le vrai prix de l'action compte tenu de ses revenus anticipés. Tout le monde fait un effort pour savoir ce que sera l'évaluation des autres. Qui plus est tout le monde fait un effort pour que les autres apprécient à la hausse les actions qu'il possède. En un mot comme en milles, les biens échangés n'ayant aucune utilité intrinsèque, leur valeur réside presque entièrement dans le jugement collectif porté sur eux et du coup c'est le bordel.

Oui d'accord.... Et on fait quoi alors ? C'est vrai quoi, c'est long comme introduction pour rappeler ce qu'on sait déjà.

Et bien on fait ça :
1 on enlève le caractère cessible des actions et obligations. On crée a la place des sortes d emprunts, donnant ou non droit de vote au conseil d'administration et donnant ou non acces au profit résiduel, peu importe. Ce qui importe c'est que tous ces emprunts ont un terme. Conséquence on ne pourrait plus revendre ses "actions" a quelqu un d autre. On pourrait en acheter qui durent 3 mois, un an, 10 ans. A terme, en fonction des pertes ou profits cumulés, la société nous les racheterait à un prix diffférent (selon une règle fixée a l achat). Entre les deux, pas de cession légale possible. Du coup pas d 'influence des jugements des autres ... En gros la solution proposée élimine le problème (la cession d'actions ou d'obligations entre agents qui surveillent tous l'opinion commune au lieu de se faire la leur propre).

2 (et on arrive au titre du billet) Les prix de cession des actions sont déterminées par des jugements portés par tout individu. Si a ce prix l'offre et la demande ne sont pas égales, il y a création d une file d'attente.
Les prix sont alors administrés au sens ou ils sont le résultats de jugements individuels et non d'une recherche de l'égalisation de l offre et de la demande. En clair, les agences de notation que l'on critique tellement actuellement prennent le pouvoir ainsi que ceux qui n'ont pas d'argent placé en bourse.

On peut cumuler 1 et 2